L’absentĂ©isme pour cause de maladie est en forte augmentation : + 7,9% depuis un an. Les arrĂȘts maladies de courte durĂ©e, c’est-Ă -dire de moins de 7 jours, reprĂ©sentent dĂ©sormais 61% du total.

De l’aveu mĂȘme de la Cour des comptes, les arrĂȘts maladies dans la fonction publique correspondraient Ă  l’activitĂ© annuelle de 250 000 agents publics. Dans une entreprise de 100 salariĂ©s, cela ne reprĂ©sente pas moins de 7 salariĂ©s absents en permanence.

Dans le mĂȘme temps les fraudes se multiplient, qu’ils s’agissent de faux documents ou de mĂ©decins abusĂ©s via les tĂ©lĂ©consultations.

Pour les employeurs, l’addition est de plus en plus lourde, le coĂ»t direct de l’absentĂ©isme Ă©tant estimĂ©, en 2022, Ă  4,4% de la masse salariale.

Quant aux salariĂ©s, ils ne sont pas tous traitĂ©s de la mĂȘme façon, ceux appartenant Ă  la fonction publique ne se voyant imposer qu’un seul jour de carence en cas d’arrĂȘt maladie, tandis que les salariĂ©s du secteur privĂ©, eux, conservent Ă  leur charge les 3 premiers jours d’arrĂȘt. Le rĂ©sultat est là : l’absentĂ©isme pour maladie est plus important dans le secteur public (15 jours en moyenne dans la fonction publique territoriale) que dans le secteur privĂ© (10 jours en moyenne), les travailleurs indĂ©pendants arrivant loin derriĂšre avec 2,5 jours indemnisĂ©s en 2022.

L’absentĂ©isme est devenu un flĂ©au incontrĂŽlable. Il est maintenant temps de rĂ©agir en prenant des mesures fortes pour lutter contre les abus tout en rĂ©tablissant l’équitĂ© entre les salariĂ©s. C’est le sens des mesures proposĂ©es par la CPME.

Parmi celles-ci, imposer un nombre de jours de carence identique entre tous les salariĂ©s, quelle que soit leur entreprise ou le secteur, public ou privĂ©, dans lequel ils travaillent, serait une mesure juste et efficace. Et cette mesure devrait ĂȘtre d’ordre public pour que nul ne puisse s’en exonĂ©rer.

A l’inverse, faire peser sur les seuls employeurs du secteur privĂ© une augmentation de la fraction restant Ă  leur charge serait une solution de facilitĂ© consistant Ă  se dĂ©charger sur les employeurs d’une responsabilitĂ© que l’Etat ne serait pas prĂȘt Ă  assumer.