Des centaines de magasins, entrepĂŽts, entreprises, camions de transport ont Ă©tĂ© lâobjet dâattaques et de pillages, et ce Ă travers tout le territoire national. Plusieurs centres-villes ont Ă©tĂ© entiĂšrement saccagĂ©s. Les Ă©meutiers nâont pas hĂ©sitĂ© Ă mettre en danger la vie des personnes sur place. Les forces de lâordre, dont il faut saluer le courage et lâengagement, se sont rĂ©vĂ©lĂ©es trop souvent impuissantes.Â
Les condamnations pĂ©nales devront ĂȘtre exemplaires, ces actes ne pouvant bĂ©nĂ©ficier dâaucune excuse. La prioritĂ© des prioritĂ©s reste cependant le retour immĂ©diat Ă lâordre. Tout doit ĂȘtre fait pour montrer la capacitĂ© de lâEtat Ă assurer la protection des personnes et des biens. Sans quoi le risque de dĂ©rives est bien rĂ©el.
A ce jour, les dĂ©gĂąts matĂ©riels sont considĂ©rables. Mais au-delĂ de cela, un sentiment dâincomprĂ©hension, mais Ă©galement de colĂšre, domine, face Ă cette vague de barbarie. La CPME partage cette indignation et exprime sa solidaritĂ© et son amitiĂ© Ă tous ceux qui ont Ă©tĂ© visĂ©s. Elle mettra tout ce qui est en son pouvoir pour faire en sorte que nul ne soit abandonnĂ© et que les mesures dâaccompagnement soient les plus efficaces possibles.
La CPME plaide pour des mesures Ă©conomiques dâurgence. Il est notamment impĂ©ratif que les entreprises mais aussi les chefs dâentreprises concernĂ©s, bĂ©nĂ©ficient de mesures de soutien immĂ©diates et massives. Si les salariĂ©s pourront accĂ©der au chĂŽmage partiel, les entrepreneurs, en particulier les commerçants ou les buralistes, ayant le statut dâindĂ©pendant nâont pas accĂšs Ă lâassurance chĂŽmage. Pour ceux qui ont tout perdu, il est essentiel de leur assurer un moyen de subsistance. Les seuls organismes sociaux risquant de sâavĂ©rer insuffisants, la mise en place dâun « fonds de secours » serait sans doute pertinente.
Si le report du paiement des charges sociales et fiscales annoncĂ© ce week-end par le ministre de lâEconomie et des Finances Bruno Le Maire, est une bonne chose, il est en effet Ă craindre que cela ne soit pas suffisant.
Les banques devront, de leur cĂŽtĂ©, accepter le report des Ă©chĂ©ances du prĂȘt garanti par lâEtat (PGE).
Les assureurs joueront, dans les jours qui viennent, un rĂŽle considĂ©rable. La diminution des franchises et lâextension des dĂ©lais de dĂ©clarations de sinistres seraient des plus utiles. Mais il est avant tout essentiel que le traitement des demandes soit rapide pour que les indemnisations interviennent vite. La CPME se mettra Ă disposition des entreprises rencontrant des difficultĂ©s, pour leur porter aide et assistance, et plaider leur cause auprĂšs des assureurs, en cas de besoin.Â
La mise en place de fonds spécifiques débloqués par certaines régions pour apporter une aide financiÚre immédiate est à saluer. Et à généraliser.
Enfin, il conviendra de ne pas nĂ©gliger lâimpact indirect de ces Ă©meutes sur lâactivitĂ© Ă©conomique et notamment touristique. Le report dâune semaine de la date de fin des soldes sâinscrit sans aucun doute dans les moyens Ă mettre en Ćuvre pour attĂ©nuer le choc.