Alors que l’Union europĂ©enne avance dans l’élaboration des standards du reporting extra-financier, l’exĂ©cutif français a annoncĂ© un nouveau chantier de recensement des normes environnementales, pilotĂ© par Olivia GrĂ©goire, ministre dĂ©lĂ©guĂ©e chargĂ©e des PME. D’un cĂŽtĂ© on prĂ©tend vouloir simplifier et de l’autre on complexifie : cherchez l’erreur !

 

Alors que l’Union europĂ©enne avance dans l’élaboration des standards du reporting extra-financier, l’exĂ©cutif français a annoncĂ© un nouveau chantier de recensement des normes environnementales, pilotĂ© par Olivia GrĂ©goire, ministre dĂ©lĂ©guĂ©e chargĂ©e des PME. D’un cĂŽtĂ© on prĂ©tend vouloir simplifier et de l’autre on complexifie : cherchez l’erreur !

Si la CPME soutient l’objectif de dĂ©carbonation, de transparence et de circularitĂ© de l’économie française, source d’innovation pour les PME porteuses de solution et facteur de progrĂšs Ă©conomique et social, elle s’insurge contre ce fardeau normatif et plaide pour une mĂ©thodologie adaptĂ©e Ă  la rĂ©alitĂ© des plus petites entreprises, Ă  travers 5 mesures concrĂštes :

  • Octroyer aux entreprises une pause rĂšglementaire nĂ©cessaire pour leur permettre de s’adapter Ă  l’ensemble des exigences existantes et nouvelles en matiĂšre environnementale.
  • Mettre en cohĂ©rence les dispositifs environnementaux existants imposĂ©s aux entreprises qui s’ajoutent aux autres exigences en matiĂšre sociale, fiscale, etc. Cela requiert du temps, des financements et dĂ©tourne l’attention des chefs d’entreprise au dĂ©triment des investissements RSE opĂ©rationnels.
  • Instaurer un « test PME » avant toute publication d’un nouveau texte environnemental concernant les entreprises. Rendre obligatoire et public ce test, tant sur le plan national qu’europĂ©en.
  • Faciliter les montĂ©es en compĂ©tences : des formations seront indispensables pour que les entreprises comprennent leurs obligations sous la CSRD et collectent les donnĂ©es ESG exigĂ©es.
  • Assurer une traduction opĂ©rationnelle de la CSRD
 faute de quoi les rapports CSRD resteront sur les Ă©tagĂšres !

En effet, de nombreux dispositifs rĂ©glementaires recourent Ă  des obligations, critĂšres, seuils, modes de calcul, ou encore des dĂ©finitions disparates. Cela entraĂźne un manque de lisibilitĂ©, des coĂ»ts importants, une perte d’efficacitĂ© et une difficultĂ© Ă  apprĂ©hender les enjeux de la transition Ă©cologique pour les PME.

Si majoritairement, les TPE-PME ne seront pas directement assujetties à ces nouvelles obligations, la CPME alerte sur les impacts indirects du fait des effets de ruissellement. En tout état de cause, pour les entreprises de taille moyenne (250-400/500 salariés) non soumises auparavant à la loi française Déclaration de Performance Extra-FinanciÚre (DPEF), la marche sera difficile à gravir.

La CPME dĂ©plore la complexitĂ© des standards de la CSRD dont le nombre d’indicateurs dĂ©passe les 80, le nombre de points de donnĂ©es pouvant aller jusqu’à 1 500.

Enfin, pour se conformer Ă  la CSRD, de nombreuses entreprises n’auront d’autre choix que de recourir Ă  des consultants spĂ©cialisĂ©s, payĂ©s Ă  prix d’or.

C’est pourquoi, la ConfĂ©dĂ©ration plaide pour la mise en place d’un accompagnement et d’outils adaptĂ©s, condition sine qua non de l’appropriation et du dĂ©ploiement dans les PME d’une stratĂ©gie efficace de dĂ©carbonation.